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La Montagne radieuse (GRAND FORMAT) Details
Les récits rassemblés ici ont été écrits après la catastrophe du 11 mars 2011, alors que l’auteur partageait le quotidien des habitants touchés par le tsunami et l’accident de la centrale nucléaire Daiichi. Ce sont de fines descriptions des errements de l’âme humaine face à un danger insaisissable, invisible, lorsque hommes et femmes tentent, avec les moyens dont ils disposent, de revivre, de retrouver la lumière. Nul doute que leurs histoires, contées avec bienveillance et non sans humour, peuvent résonner en chacun de nous.Ces récits sont, je crois, les fruits à maturation presque instantanée de quelques miraculeux moments de concentration.« Ce n’est pas le moment d’écrire des romans » : cette voix, je m’attendais à l’entendre à tout moment, moi qui habitais Fukushima après le séisme, le tsunami, l’accident de la centrale. Mais, ironie du sort, il s’est avéré qu’écrire des romans m’était tout aussi indispensable pour vivre que respirer, quels que soient les taux de radioactivité relevés dans l’air.Plus que de concentration, s’agissait-il d’une envolée pour échapper aux ténèbres ? Plus que de fruits, de gouttes gorgées de délicieux césium...Le veilleur du temple Fukuju,Genyû Sôkyû.
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Comment peut-on rester zen après le tsunami? Comment peut-on revivre normalement, avec le deuil des êtres aimés, portés disparus, et l'insidieuse inquiétude de l'irradiation? A l'extrême violence du cataclysme naturel et industriel, le veilleur du temple Fukuju, l'écrivain bouddhiste Genyû Sokyû oppose l'accalmie d'une écriture d'une douceur infinie. Les six histoires qui composent "La Montagne radieuse" sont de brèves chroniques du retour à la vie dans le district de Fukushima. Elles émanent d'un regard empreint d'une sensibilité et d'une délicatesse qui cherchent à conjurer la douleur et à dissiper les ombres de l'angoisse. A la manière d'un exercice de méditation, comme celui que s'impose un vieil homme qui a perdu son épouse dans la catastrophe: "Il a fini par se créer son propre mode de méditation dans lequel il se représente un groupe de quelques dizaines de personnes au visage souriant faisant face à un groupe d'à peu près le même nombre de personnes en colère. Un face à face dont on ne connaît pas la raison, entre des visages rieurs et des visages furieux. Au bout d'un moment, la représentation se concentre sur le face à face entre deux personnes, comme dans le jeu du "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" et, alors qu'il tente, silencieusement, de faire sourire l'interlocuteur en colère, le visage de Yamaguchi lui aussi se détend. Quand la personne à côté se met à rire, celui qui est en colère commence à douter de la raison de son irritation. Ainsi, les sourires sont censés encercler les visages en colère." L'émotion est discrète, ineffable: les histoires les plus touchantes semblent saisir les instants où la vie redevient possible, où l'apaisement, le sourire, la lumière reparaissent sur les visages. Ces instants sont peut-être aussi ceux où il est possible d'écrire à nouveau. Dans ce recueil, le tsunami n'est décrit qu'une seule fois: à travers des mots justes et précis, un homme se rappelle les longues minutes d'angoisse, pendant lesquelles, enfermé avec son père dans la pièce la plus élevée de la maison, il a dérivé, emporté par une vague qui ressemble davantage à "une montagne", à "un mur". Le silence fut l'une des sensations les plus prégnantes du tsunami: "Vue de là, la montagne noire avançait dans un étrange silence, comme si elle-même aspirait au fur et à mesure les sons effrayants qu'elle produisait". Quelques mois se sont écoulés, c'est un jour d'été: Michihiko a rencontré une jeune femme qui a recueilli une orpheline. Des myriades de grillons stridulent à l'unisson. Après le silence post-diluvien, le chant de la nature. Après les forces séparantes du chaos, l' amour naissant. Le cycle naturel de la vie a repris, dont la rassurante permanence semble symbolisée par les grillons, ou la mante religieuse qu'observe jour après jour Yamaguchi. Le vieil homme méditatif, condamné par un cancer, organise pour la dernière fois de sa vie la cérémonie d'un mariage: "Sans égaler la puissance d'un tsunami, est-ce que le désir d'union ne serait pas, au fond, le penchant naturel le plus fort chez l'humain et le moins contrôlable?" L'espoir d'une renaissance éclaire un autre jour d'été: après un prélèvement d'ADN pour l'éventuelle identification de son mari disparu, une jeune veuve accompagné de son petit garçon ressent la chaleur du soleil avec "le sentiment d'avoir éprouvé pour la première fois le passage des saisons". Cependant, la crainte des particules radioactives trouble sourdement l'existence de la plupart des personnages. Dans "L'Araignée d'eau", une femme revient au pays chez un couple ami après avoir fui un an auparavant. La journée s'écoule avec lenteur, jusqu'à ce qu'un cri ne révèle les peurs inconscientes, déchirant la soie fragile des instants où chacun a tenté de "donner le change". La dernière nouvelle - "La Montagne radieuse" - oscille curieusement entre l'ironie et l'optimisme. Dans ce récit d'anticipation, quelles sont vos intentions, vénérable Genyû Sokyû? Montrer peut-être que les forces de la désunion déchaînées par le tsunami seront toujours à l'?uvre tant que les esprits continueront de craindre l'irradiation? Ainsi que l'illustre cette petite fable conjugale: "Ma femme et moi, on se disputait tous les soirs à propos des effets de l'irradiation à faible dose. Bientôt on en est arrivé à ne plus se parler, chacun avait l'impression que l'autre était "contaminé", et on s'est séparés."Le plus souvent, les sentiments sont intériorisés; les êtres meurtris font face avec dignité, visités seulement dans l'intimité par les rêves ou l'ondée des larmes. Les adultes et les enfants sont regardés de la même manière qu'ils sont filmés par le cinéaste contemporain Kore-Eda: avec calme, naturel et simplicité. Le regard des artistes japonais prend son temps. Impression apaisante que l'écriture respire, que quelque chose passe entre les lignes, comme un souffle d'air frais. Et la vie continue
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